Timescapes of Community Resilience and Vulnerability in the Circumpolar North
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic518Mots-clés :
Nord circumpolaire, échelles de temps et d'espace, résilience, vulnérabilité, approvisionnement, systèmes socio-écologiquesRésumé
Les relations historiques entre les êtres humains et un milieu arctique en évolution (formant un système socio-écologique ou SSE) peuvent nous éclairer sur une gestion qui appuie à la fois la résilience sociale et la résilience écologique. La présence continue de ressources renouvelables saines dans les environs des collectivités est d'une importance capitale, vu que l'utilisation des ressources locales à des fins de subsistance et de commerce représente souvent le seul moyen concret d'assurer la santé à long terme de ces collectivités. Nos travaux partent du principe que les SSE existent dans un milieu qui est explicitement temporel: fréquemment cyclique, changeant, dépendant du contexte et contingent. Il en ressort que les causes et les conséquences des perturbations aux SSE sont rarement linéaires dans le temps, mais plutôt caractérisées par un ensemble complexe d'effets d'hystérésis et d'états alternatifs (se répétant éventuellement). L'expression «échelle de temps et d'espace» décrit l'élément du contexte spatio-temporel et son importance fondamentale pour les pratiques durables. On étudie les échelles de temps et d'espace socio-écologiques du Nord circumpolaire en rapport avec quatre pratiques primaires d'approvisionnement (chasse/cueillette, pastoralisme, agriculture et économie de marché). D'une façon générale, on dégage des phases socio-écologiques distinctes, séparées par des périodes de changement. Pour certaines collectivités qui ont survécu durant une série de périodes de changements profonds, on suggère que les éléments formant la résilience sociale et écologique n'ont pas disparu, pas plus qu'ils n'ont été acquis de façon progressive au cours du temps; ils ont plutôt fluctué selon des conditions spécifiques, qui se répétaient parfois. Afin de se perpétuer, selon nous, ces collectivités ont dû maintenir leur capacité à reconnaître les changements graduels ou rapides qui se manifestaient dans les conditions sociales, écologiques ou économiques, et se réorganiser elles-mêmes pour s'adapter à ces changements, plutôt qu'à des conséquences spécifiques issues des changements. Ce qui revient à dire que ces collectivités se sont adaptées à un environnement dynamique, et non à un état qu'elles privilégiaient. Cependant, bien qu'elle comporte des failles fondamentales concernant la reconnaissance des liens de nature locale entre culture, économie et environnement, la gestion occidentale centralisée limite de plus en plus les pratiques locales. On est d'avis que le grand défi pour maintenir l'équité et la résilience des collectivités isolées, dans l'Arctique et à l'extérieur, exigera que l'on intègre les valeurs de la culture locale et les processus décisionnels qui ont soutenu l'existence antérieure de la collectivité aux données de recherche interdisciplinaire occidentale.