Radar Observations of Arctic Bird Migration at the Northwest Passage, Canada
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic688Mots-clés :
oiseaux arctiques, vol d’oiseaux, vol d’oiseaux migrateurs, Arctique canadien, passage du Nord-Ouest, Nunavut, orientation, radarRésumé
On a enregistré la migration aviaire par observations effectuées à l'oeil nu et au radar de poursuite sur 23 sites localisés dans la zone du passage du Nord-Ouest, entre l'île de Baffin et l'île Herschel dans la mer de Beaufort. L'étude s'est déroulée du 29 juin au 3 septembre 1999, durant une expédition navale. On a enregistré un total de 692 poursuites (durée moyenne 160 s) de bandes d'oiseaux effectuant leur migration post-reproductrice. La migration vers l'est était généralisée, avec la plus forte intensité à trois sites dans la mer de Beaufort sud-orientale. Un grand nombre d'oiseaux de rivage prenaient part à ces mouvements, suivant des routes migratoires semblables à des routes orthodromiques vers la Nouvelle-Écosse et d'autres régions de la côte atlantique de l'Amérique du Nord (d'où ils débutent leur vols transocéaniques à destination de l'Amérique du Sud). Certains parmi les oiseaux de ce système migratoire venaient probablement de Sibérie, comme l'indique la migration vers l'est à haute altitude observée à un site localisé à 100 km au nord du rivage de la mer de Beaufort. Une autre catégorie de migrateurs se dirigeant vers l'est comprenait des labbes, des sternes et des phalaropes à bec large voyageant vers la région du détroit de Davis et l'océan Atlantique. À l'île de Baffin, on a observé une migration vers le sud. Une migration vers l'ouest était très nette à l'île du Roi-Guillaume (avec une migration simultanée vers l'est) ainsi que dans le golfe Amundsen, tandis que de vastes mouvements en direction du nord avaient lieu aux îles Banks et Melville. Mis à part la migration vers l'ouest effectuée durant la mue de l'eider à duvet au golfe Amundsen, les routes vers l'ouest et le nord reflétaient surtout la présence de labbes, de sternes, de mouettes et de phalaropes à bec large. Ces oiseaux effectuaient probablement des vols en direction du nord pour exploiter les ressources alimentaires pélagiques des eaux dont la banquise s'était récemment démantelée, avant de reprendre leur exode migratoire vers l'ouest depuis les régions arctiques en direction de l'océan Pacifique. L'altitude moyenne de la migration était de 793 m, avec 27 p. cent de toutes les routes situées au-dessus de 1000 m et une altitude maximale de 3,95 km. La distribution verticale était nettement plus basse que celles des migrations correspondantes en Sibérie et de la migration des oiseaux de rivage en Nouvelle-Écosse. La vitesse sol moyenne (14,9 m/s) était à peine plus rapide que la vitesse air moyenne (13,8 m/s) et, dans seulement 55 p. cent des cas, les migrateurs gagnaient de la vitesse avec les vents (la vitesse sol étant supérieure à la vitesse air). Ce qui signifie que, dans la zone d'étude, l'assistance éolienne est beaucoup moins prononcée que celle documentée pour les migrateurs en Sibérie et en Nouvelle-Écosse. On pourrait caractériser la migration des oiseaux dans le passage du Nord-Ouest comme s'effectuant en moyenne à de plus faibles altitudes, avec des vents moins favorables, des étapes de vol plus courtes et un accès plus généralisé à des sites d'escale que la migration au passage du Nord-Est.