Traditional Ecological Knowledge of Polar Bears in the Northern Eeyou Marine Region, Québec, Canada
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic4696Mots-clés :
ours blanc, Ursus maritimus, connaissances écologiques traditionnelles, connaissances des Cris, Région marine d’Eeyou, baie James, baie d’Hudson, couverture de glace, changement climatique, faune subarctiqueRésumé
L’ours blanc revêt un caractère socioculturel important pour les communautés de la Région marine d’Eeyou (RME), située dans le nord-ouest de la province de Québec, au Canada. Bien que les Cris de ces communautés ne soient pas reconnus pour chasser particulièrement l’ours blanc, ils partagent le territoire avec l’ours blanc lors de leurs déplacements et activités de chasse, de pêche et de trappe. Un nombre croissant de preuves scientifiques suggère que la réduction annuelle de la couverture de glace dans la baie d’Hudson aurait causé une dégradation de la condition physique des ours blancs de la sous-population sud de la baie d’Hudson et un déclin de la sous-population voisine, dans l’ouest de la baie d’Hudson. En juin 2012, nous avons réalisé une série de 15 entrevues semi-dirigées concernant la biologie de l’ours blanc et les changements climatiques avec des aînés et des chasseurs de trois communautés de la portion nordique de la RME : Wemindji, Chisasibi et Whapmagoostui. Les entrevues tenues à Whapmagoostui ont inclus des répondants du village inuit adjacent, Kuujjuarapik. Les entrevues abordaient des lacunes au niveau des connaissances, telles que déterminées par le Programme de rétablissement de l’ours polaire en Ontario. Les entrevues ont été transcrites et codées par thèmes afin d’être analysées suivant des méthodes qualitatives et quantitatives. Les entrevues révèlent d’importantes informations relativement aux connaissances sur la distribution, l’utilisation des habitats terrestres, les aires de mise bas et les habitudes alimentaires des ours blancs. Les participants ont unanimement constaté le réchauffement du climat et la prolongation de la période libre de glace au cours des dernières années sur leur territoire d’activités. Cependant, les points de vue des participants diffèrent pour ce qui est de certains enjeux, selon un gradient latitudinal évident, concernant la distribution, les activités de mise bas et les habitudes alimentaires de l’espèce. Les perceptions des communautés diffèrent aussi relativement à la prévalence des ours blancs problématiques et en ce qui concerne le statut de conservation de l’espèce, avec le tiers des participants jugeant que les ours blancs ne seraient pas affectés, ou pourraient même bénéficier, d’une plus longue période libre de glace. Une majorité de participants indique que la population locale d’ours blancs est stable ou en augmentation. Enfin, les répondants ont indiqué les priorités de recherches pertinentes à leur communauté et partagé des commentaires sur les méthodes employées par les biologistes. Les résultats montrent que les communautés de la RME possèdent des connaissances importantes concernant l’écologie de l’ours blanc, illustrant ainsi les opportunités et les défis afin de combiner ces données à celles des sciences biologiques, ceci dans un contexte de changement rapide de l’environnement subarctique.
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