In Pursuit of “A Good Life”: Inuit Qaujimajatuqangit and Inuit Women’s Movements in and out of Mining Work
DOI :
https://doi.org/10.14430/arctic77518Résumé
S’appuyant sur une étude de cas du Nunavik, cet article adopte une optique interculturelle pour comprendre ce qui incite les Inuites à accepter des emplois dans l’industrie minière de l’Inuit Nunangat (terres ancestrales des Inuits), au Canada et ce qui les incite à quitter ces emplois. D’après d’autres études, les femmes autochtones sont souvent considérées soit comme des victimes de l’exploitation minière, soit comme des activistes militant contre l’exploitation minière. Des entrevues avec dix Inuites du Nunavik qui ont travaillé à l’une des deux mines du Nunavik ou qui y travaillent encore viennent compliquer ces hypothèses. En tant qu’équipe composée d’érudits colonisateurs ou inuits, nous nous appuyons sur les principes de l’Inuit Qaujimajatuqangit pour mieux comprendre le cheminement des femmes autochtones dans le cadre de leurs emplois miniers, à l’entrée et à la sortie de ce secteur. Les descriptions des emplois miniers par les femmes étaient ambivalentes. Les Inuites faisaient preuve de qanuqtuurunnarniq (ingéniosité) en ce sens qu’elles se servaient de leur emploi du secteur minier pour se rapprocher d’autres personnes, pour faire le lien avec leur culture inuite et la communauté après avoir déménagé dans des villes plus au sud et pour prendre part à des occasions de formation en langue et d’acquisition de compétences. Toutefois, plus de la moitié des femmes interviewées finissaient par quitter le milieu minier lorsque celui-ci compromettait leur bien-être en restreignant leur capacité à prendre soin de leurs enfants, à acquérir des compétences par le biais de l’avancement professionnel, ou les deux. Sur le plan collectif, les témoignages des femmes permettent de comprendre comment elles ont adopté des stratégies polyvalentes pour se faire une bonne vie. Elles ont considéré un emploi dans le secteur minier en tenant compte de leur capacité à s’occuper des autres et à se rapprocher d’autrui, de travailler dans un but commun, d’acquérir des compétences, de faire de la formation et d’entretenir des liens avec la terre et la culture. En mettant l’accent sur le bien-être et les valeurs des Inuits, les principes de l’Inuit Qaujimajatuqangit incitent à repenser comment l’exploitation minière pourrait être réorganisée pour favoriser le bien-être des Inuites dans le contexte des effets dévastateurs des déplacements et des traumatismes du colonialisme.
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