Confidentialité des communications psychothérapeute psychothérapeutepatient, psychothérapie dans le cadre de l’exercice professionnel : nécessité d’une réforme déontologique et politique
Mots-clés :
recordkeeping, confidentiality, psychotherapist-patient privilege, disclosure, consent, psychotherapy case notes' Code of Ethics, accountability, intellectual property, guidelines for psychotherapists, counsellors, & psychologistsRésumé
Selon une tendance de plus en plus marquée dans le domaine des soins de santé mentale au Canada, la meilleure norme de pratique exemplaire consisterait à tenir des notes et correspondances complètes sur tous les échanges avec les patients dans le dossier sur le patient maintenu par le praticien de santé mentale, y compris en consignant les details personnels révélés en cours de thérapie. Toutefois, un tel dossier est exposé à une inspection intrusive de la part de tierces parties qui peuvent demander à l’examiner et scruter son contenu. Cela constitue donc une problématique et un risque potentiel dans le domaine de la santé mentale. On demande à tous les professionnels de préserver la confidentialité concernant tout ce qui est divulgué durant les séances, mais la loi interdit la communication privilégiée. Dans cet article, on remet en question la distinction entre le caractère privilégié et le caractère confidentiel, l’enregistrement et l’archivage des notes de cas de psychothérapie, ainsi que les grandes questions de déontologie que ces enjeux soulèvent. À titre de mesure corrective, l’auteur milite en faveur d’une autre méthode de tenue des dossiers qui consisterait à tenir des dossiers distincts pour les notes sur la démarche et les notes inscrites au dossier clinique officiel. Cette procédure met le patient et le thérapeute à l’abri d’une exploitation potentielle éthique et juridique eu égard à la présomption actuelle selon laquelle toutes les notes et tous les enregistrements cliniques sont susceptibles de divulgation et d’inclusion dans le dossier du client. L’avenir de la politique professionnelle est en jeu pour tous les professionnels canadiens de la santé mentale, à moins que l’on ne trouve une solution à cette problématique.